Histoires de Femmes Ingénieures – Evy Longépé

Comment avez-vous commencé à vous intéresser à l’automobile ?   

J’ai toujours été très compétitive. J’ai fait quinze ans d’équitation, dont quatre en compétition, avec notamment un podium au championnat de France. Puis après le Covid, j’ai commencé à suivre la Formule 1 et un jour, j’ai vu une opportunité à travers Formula Woman de devenir pilote. C’est ainsi que j’ai commencé sur la piste. Ma première journée de piste a eu lieu il y a un peu plus de deux ans, en décembre 2021. Une fois que je suis montée dans la voiture, c’était fini. J’ai compris qu’un simple cheval ne suffisait pas et qu’il n’y avait pas de retour en arrière possible, je suis tombée amoureuse de ce sport.

Pour devenir pilote de course, j’ai commencé par des journées de piste sur des voitures de route, puis je suis passée à des voitures de course, en gagnant progressivement en confiance et en expertise afin de pouvoir participer à une course automobile. En plus du temps passé sur la piste, je dois me concentrer sur l’entraînement de mon endurance cardiovasculaire et des muscles du haut du corps pour m’assurer que je suis prête pour la course. Compte tenu du coût et de la disponibilité limitée du temps de piste, je cherche à maximiser mes progrès au cours de ces séances. Avant une journée sur circuit, j’étudie méticuleusement les vidéos embarquées, analysant les lignes de course et les points de freinage. Récemment, j’ai également intégré l’entraînement sur simulateur à la maison afin d’affiner mes compétences et d’améliorer mes performances sur la piste. 

Quel est votre rôle chez ALTEN ?  

Chez ALTEN, je suis Business Manager dans le secteur automobile. Mon métier est de développer une agence et s’articule autour de trois axes principaux. Les premiers consistent à recruter une équipe d’ingénieurs et à les accompagner dans leur développement tout au long de leur carrière, et le dernier est plus orienté commercial. Je prospecte de nouveaux clients et j’entretiens les relations commerciales existantes. J’ai la chance d’être en charge d’une grande partie de nos comptes de sport automobile. La passion est donc également présente au quotidien dans mon travail. 

Quel est votre parcours académique et comment ALTEN vous a-t-il aidé à trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée ?  

Je suis titulaire d’un diplôme d’ingénieur de l’ESME Sudria. J’ai travaillé deux ans dans le secteur du bâtiment avant de rejoindre ALTEN, en 2022, au sein de la business unit automobile.

J’ai la chance de faire partie d’une équipe qui me soutient dans ma passion et qui me donne une certaine flexibilité, par exemple lorsque j’ai besoin de prendre un jour de congé pour aller à des week-ends de course. C’est un gros plus que j’ai chez ALTEN, que je n’avais pas forcément dans mes emplois précédents. Cela simplifie grandement l’organisation de ma saison de course.

Mes dirigeants me permettent de travailler dans un domaine qui me passionne en me confiant nos clients du sport automobile. Pouvoir rencontrer et être entourée chaque jour de personnes qui partagent la même passion, qu’ils soient clients ou collaborateurs, est l’une des meilleures raisons de se lever le matin et d’aller au bureau. 

Pouvez-vous nous parler un peu de ce qu’ALTEN vous a permis de réaliser dans la poursuite de votre passion ?  

En plus d’être mon employeur, ALTEN m’a soutenue en tant que sponsor. Quelques mois après avoir rejoint ALTEN, j’ai découvert la campagne « Nos salariés ont du talent » et j’ai décidé d’y participer. J’ai eu la chance d’être sélectionnée. Avec ALTEN comme sponsor, j’ai eu l’opportunité en novembre dernier de faire mon premier test sur un prototype : la fameuse Radical SR3, que je piloterai à la fin de l’année pour la Coupe des Nations. Ce fut une expérience vraiment magique qui m’a permis de commencer à m’entraîner pour cet événement important. 

Parlez-nous un peu plus de ce qui vous attend ?  

Cette année, je participerai au championnat Mitjet 1300 aux côtés de l’équipe Evo Sprint.

Le championnat consiste en sept week-ends de course organisés sur différents circuits en France. Chaque week-end comprend deux séances de qualification et quatre courses de 20 minutes, avec la possibilité de participer à la totalité ou à la moitié des courses. Pour cette première saison, je participerai à la moitié des courses chaque week-end.  

La Mitjet 1300 est une voiture de sprint idéale, avec un poids de 650 kg et une puissance de 150 chevaux. Sur les circuits à grande vitesse comme Magny-Cours, la vitesse peut atteindre 180 kilomètres à l’heure. Ces voitures sont dotées d’un châssis tubulaire, et ce qui est unique, c’est la possibilité d’interchanger les coques avant et arrière en fibre de verre de différents constructeurs tels qu’Aston Martin, Porsche et Ferrari. Il suffit de retirer les coques pour découvrir le châssis, l’habitacle du conducteur et un moteur de moto Yamaha 1300. Dans l’ensemble, il s’agit d’une voiture agréable et relativement accessible à conduire dans un championnat compétitif qui promet un développement personnel en tant que pilote de course.  

Par ailleurs, je vais me préparer pour la Coupe des Nations. Après avoir été sélectionnée pour représenter la France lors de la compétition Formula Woman au Royaume-Uni l’hiver dernier, j’ai été choisie pour participer à Dubaï à cette prestigieuse course prévue début décembre 2024. Nous piloterons une Radical SR3, il faudra donc que je me prépare assidûment car c’est un prototype avec un style de conduite différent par rapport aux voitures auxquelles je suis habituée.  

La Radical SR3 est une voiture de course ouverte très aérodynamique, pesant 620 kilogrammes et développant jusqu’à 232 chevaux.  

Afin de m’assurer que je suis parfaitement préparée pour cette opportunité décisive, j’ai plusieurs options pour me familiariser avec la Radical, avec des sessions d’entraînement potentielles en France, au Royaume-Uni et à Dubaï. Cependant, rien n’est encore confirmé, car je continue de rechercher des sponsors pour soutenir ma participation.  

En plus de ce programme exigeant, je saisirai toutes les opportunités qui se présenteront et consacrerai autant de temps que possible à l’entraînement sur la piste et en dehors, dans le but de représenter la France, ALTEN et les femmes dans le sport automobile avec fierté. 

Qu’est-ce que la Coupe des Nations et qu’est-ce que cela fait de piloter une voiture ?  

La Formula Women Nations Cup 2024 est une course réservée aux femmes ; chaque femme représentera son pays. Il y aura 50 femmes au total et plus de 26 pays représentés. Nous allons piloter des Radicals SR3 qui, en bout de ligne droite, atteindront environ 200 km/h.   

Bien sûr, c’est un sport à risque, il faut donc être équipé : vêtements ignifugés, combinaison, casque, gants et cagoule. Et puis, bien sûr, vous êtes attaché dans la voiture avec un harnais de sécurité et la voiture a un châssis tubulaire pour vous protéger en cas de retournement. Mais une fois dans la voiture, on se sent comme dans une petite bulle, malgré le vent, les vibrations et le bruit du moteur. C’est une sensation extraordinaire. J’aimerais que tout le monde puisse y goûter une fois dans sa vie. Une fois sur la piste, il n’y a plus que vous et la voiture, et le fait d’être une femme ou un homme n’a plus d’importance. Cette sensation d’adrénaline, de vitesse, et le fait que si vous voulez donner le meilleur de vous-même, il n’y a qu’une chose que vous pouvez faire, c’est vous surpasser. C’est cet aspect qui m’attire vraiment et je veux continuer à me dépasser pour m’améliorer à chaque fois.