Histoires de Femmes Ingénieures – Erika Kotrotsou

Interview avec Erika Kotrotsou

Je m’appelle Erika Kotrotsou et je suis Cheffe de Projet chez ALTEN, en France.
Je viens de Grèce et j’ai fait ma licence  en génie électrique et en sciences informatiques à l’Université technique nationale d’Athènes. J’ai ensuite poursuivi mes études en France à l’Institut de Technologie de Grenoble. Après avoir obtenu mon master, j’ai rejoint ALTEN en tant qu’ingénieure en logiciel embarqué sur un projet pour le groupe STELLANTIS ; l’objectif principal était de développer le logiciel de l’unité centrale de contrôle électronique de leurs véhicules. Progressivement, j’ai pris des responsabilités et je suis aujourd’hui cheffe de projet.

Pouvez-vous décrire votre rôle et vos responsabilités ?

Mon rôle consiste à coordonner les activités de l’équipe et à veiller à ce que le projet soit mené à bien dans le respect du champ d’application, du budget et du calendrier définis. Notre équipe se compose d’une quarantaine d’ingénieurs répartis entre la France, le Maroc et l’Inde. Je maintiens une communication fréquente avec les membres de l’équipe et je mets en place des récompenses pour maintenir leur motivation. Je travaille également en étroite collaboration avec la Direction Technique d’ALTEN pour établir les objectifs de l’équipe. Par ailleurs, je contribue au développement d’ALTEN en recherchant de nouvelles opportunités pour le groupe.

Comment avez-vous développé votre intérêt pour l’ingénierie ? Quels facteurs ont influencé votre décision de poursuivre une carrière dans ce domaine ?

Mon parcours dans l’ingénierie a commencé par une véritable curiosité pour le fonctionnement des choses et une passion pour la résolution de problèmes. En grandissant, j’ai toujours été attiré par les sciences et les mathématiques. J’aimais bricoler avec l’électronique et comprendre les principes qui sous-tendent les différentes technologies. Les progrès et les innovations de l’industrie automobile ont alimenté mon désir de travailler dans ce domaine.

Quelles sont les principales compétences dont vous avez besoin pour mener à bien vos projets ?

Pour réussir en tant que cheffe de projet, il faut savoir gérer les complexités de la planification, de l’exécution et de l’achèvement d’un projet. Pour ce faire, il faut disposer d’un ensemble diversifié de compétences générales et spécifiques. Il s’agit notamment de compétences en communication, pour transmettre des informations de manière claire et efficace aux membres de l’équipe et aux parties prenantes ; de compétences organisationnelles, pour créer des plans de projet détaillés, allouer les ressources de manière efficace et suivre l’avancement des différentes étapes ; de compétences en résolution de problèmes, pour les identifier, les analyser et mettre en œuvre des solutions pour maintenir le projet sur la bonne voie ; de capacités d’adaptation, pour apporter les ajustements nécessaires au projet ; et bien sûr, de connaissances techniques, en particulier parce qu’une compréhension de base de tous les aspects techniques du projet permet une communication efficace.

Comment concilier l’expertise technique et la capacité à inspirer et à motiver votre équipe ?

Je considère qu’il s’agit là d’un aspect crucial d’un leadership efficace. Pour trouver un équilibre entre l’expertise technique et la capacité à inspirer et à motiver une équipe, il est important de communiquer clairement les concepts techniques d’une manière qui soit accessible à tous les membres de l’équipe, quel que soit leur niveau d’expertise. En outre, il est essentiel d’être capable de reconnaître les divers points forts des membres de l’équipe et leur assigner des tâches qui correspondent à leurs compétences.

Quel rôle a joué ALTEN dans votre développement professionnel ? Comment l’entreprise a-t-elle soutenu votre croissance et votre progression dans votre carrière ?

Chez ALTEN, j’ai trouvé un environnement épanouissant qui a favorisé l’évolution de ma carrière, y compris la possibilité de me développer au sein de la structure de l’entreprise. Avec mon manager, nous avons élaboré un plan de carrière clair, adapté à mes compétences et à mes ambitions. Les possibilités de formation et le programme de mentorat continuent de m’aider à développer mes compétences et mes connaissances. Les évaluations régulières des performances et le retour d’information constructif qui en découle me permettent de mieux comprendre mes forces et mes faiblesses et d’y travailler. Enfin, le fait de savoir qu’ALTEN est une entreprise qui reconnaît et récompense mes performances m’encourage à viser l’excellence.

Quels sont vos objectifs de carrière ? Pensez-vous que votre expertise et votre expérience contribueront à l’avancement de
l’ingénierie ?

Mes objectifs de carrière sont axés sur l’amélioration de mes compétences en gestion de projet et sur une éventuelle transition vers des postes à haute responsabilité où je pourrais influencer et diriger des initiatives stratégiques. En particulier, j’aimerais explorer des stratégies qui exploitent les forces des équipes multiculturelles. En encourageant activement la collaboration interculturelle, je souhaite améliorer l’efficacité et la réussite globales de nos équipes.

Quelles sont les technologies et les tendances émergentes qui auront le plus d’impact sur les futurs projets d’ingénierie ?

Plusieurs technologies et tendances émergentes devraient avoir un impact significatif sur l’industrie automobile. Dans le cas des véhicules électriques et autonomes[LR1] , les ingénieurs devront se concentrer sur le développement de systèmes de propulsion électrique avancés, de technologies de batteries et de technologies de conduite autonome. Les véhicules connectés, c’est-à-dire les véhicules qui peuvent communiquer entre eux (V2V) et avec l’infrastructure (V2I), sont de plus en plus répandus. Les technologies susceptibles de renforcer la connectivité, d’améliorer la gestion du trafic et de contribuer à la sécurité routière seront essentielles. La mise en œuvre de réseaux 5G pour permettre une communication plus rapide et plus fiable entre les véhicules et l’infrastructure est cruciale pour le développement des véhicules connectés et autonomes. Les systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS) – tels que le régulateur de vitesse adaptatif, l’assistance au maintien de la trajectoire et le freinage d’urgence automatique – sont également de plus en plus courants. Les ingénieurs devront continuer à affiner et à développer ces systèmes pour améliorer la sécurité et les performances.

En tant que femme ingénieur, quels sont les défis auxquels vous avez été confrontés dans un secteur majoritairement masculin ?

Malgré les efforts considérables déployés en faveur de l’égalité des genres au cours du siècle dernier, il existe encore un certain nombre de domaines où les femmes sont sous-représentées ; l’industrie automobile est l’un d’entre eux. Entrer dans un domaine où les femmes sont sous-représentées peut s’avérer très difficile, surtout au début. Il est certain que les stéréotypes et les préjugés liés au genre existent, mais nous devons travailler ensemble pour les éliminer. Le principal c’est de fixer des limites claires afin de créer un environnement de travail plus sain et de conserver un état d’esprit positif. Je pense que chacun peut prétendre à une place dans le monde professionnel, quel que soit son genre, à condition d’être bien qualifié. En encourageant l’inclusion et l’égalité des chances, nous pouvons créer une main-d’œuvre d’ingénieurs plus dynamique et plus équilibrée.

Comment pouvons-nous encourager davantage de femmes à poursuivre des études scientifiques et à rejoindre des carrières d’ingénieur ?

Pour encourager davantage de femmes à rejoindre des carrières d’ingénieur, nous devons nous pencher sur différents aspects, notamment les perceptions sociétales, les possibilités d’éducation et les environnements de travail. Il peut être utile d’initier les filles aux sciences, aux technologies, à l’ingénierie et aux mathématiques dès leur plus jeune âge. Il est également important de plaider en faveur de l’égalité des chances en matière d’embauche et de promotion au sein des organisations d’ingénieurs, en encourageant les employeurs à adopter des pratiques et des politiques de recrutement inclusives. Il est essentiel de créer des espaces sûrs dans les établissements d’enseignement et sur les lieux de travail, où les femmes peuvent exprimer leurs préoccupations, demander des conseils et partager leurs expériences sans craindre d’être jugées. Enfin, le partage des réussites des femmes qui ont excellé dans l’ingénierie peut servir d’inspiration et démontrer la diversité des parcours et des réalisations possibles dans ce domaine.

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